Interview de Monsieur Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier ministre de Djibouti

par contact@geopolitics.fr
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“Notre rôle est crucial pour préserver cette voie maritime essentielle et pour contribuer, dans la mesure de nos moyens, à la stabilisation de la région. Djibouti aspire à être un acteur de paix et un facilitateur de dialogue dans ces circonstances difficiles”.

Monsieur le Premier ministre, la France et Djibouti sont sur le point de renouveler leur Traité de coopération en matière de Défense. Quels sont les principaux apports ? La France demeure-t-elle un partenaire privilégié ? parait d’autant plus important que le dispositif militaire français en Afrique a été considérablement allégé dans la zone sahélienne….

*AKM* : Le renouvellement de ce traité marquera la continuité d’une relation historique et stratégique entre Djibouti et la France qui doit s’inscrire dans une relation gagnante pour l’ensemble des parties. Les principaux apports résident dans le renforcement de notre sécurité nationale, le développement de nos capacités de défense et une collaboration accrue en matière de formation et d’échanges techniques. La France reste un partenaire privilégié, particulièrement dans un contexte où la stabilité régionale est essentielle. Leur présence, malgré le retrait partiel du Sahel, reste un pilier de notre stratégie de sécurité.

Vous abritez à la fois une base française, une base américaine et une base chinoise. D’autres Etats sont également présents. Est-ce en quelque sorte l’exception djiboutienne ?

*AKM* : C’est en effet une caractéristique unique de Djibouti. Nous abritons des bases de plusieurs nations, y compris françaises, américaines et chinoises. Cette situation témoigne de notre position stratégique et de notre volonté d’être un lieu de coopération internationale. Cela contribue à notre sécurité nationale et régionale tout en favorisant le dialogue entre différentes puissances mondiales.

Votre pays occupe une place stratégique. Bab-el-Mandeb est l’un des corridors maritimes les plus fréquentés au monde et contrôle l’accès à la Mer Rouge. Alors que le commerce maritime connait de fortes turbulences en Mer Rouge, depuis les évènements tragiques qui secouent le Proche-Orient. Comment analysez-vous la situation ? Quel rôle entend jouer votre pays ?

*AKM* : La situation en Mer Rouge est directement influencée par les tensions régionales, notamment les événements en Palestine. La violence et la colonisation israélienne en Palestine ont des répercussions considérables, y compris la réplique des Houthis. Ces dynamiques exacerbent l’instabilité dans la région, ce qui a un impact direct sur la sécurité maritime dans le corridor de Bab-el-Mandeb.

Djibouti, situé à un emplacement stratégique, comprend l’importance de maintenir la paix et la stabilité dans cette zone vitale pour le commerce mondial. Notre pays s’efforce de promouvoir le dialogue et la coopération internationale pour adresser ces enjeux complexes. Nous sommes engagés à travailler avec nos partenaires internationaux pour assurer la sécurité maritime et contribuer à une solution pacifique aux conflits régionaux.

Notre rôle est crucial pour préserver cette voie maritime essentielle et pour contribuer, dans la mesure de nos moyens, à la stabilisation de la région. Djibouti aspire à être un acteur de paix et un facilitateur de dialogue dans ces circonstances difficiles.

Djibouti devient un hub logistique comprenant une zone franche internationale, un véritable carrefour de commerce entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Quelles sont les prochains développements de ce projet cher au Président Ismaël Omar Guelleh ?

*AKM* : Sous la direction du Président Ismaël Omar Guelleh, Djibouti se transforme en un hub logistique majeur. Nous avons déjà réalisé d’importantes avancées avec notre zone franche internationale, qui facilite le commerce entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Les prochains développements incluent l’expansion des infrastructures portuaires, l’amélioration des connexions ferroviaires et routières, et la mise en place de services logistiques plus efficaces et intégrés.

*AKM* : Djibouti a réalisé des progrès significatifs dans le domaine numérique. Nous avons investi dans des infrastructures de télécommunication de pointe et dans l’amélioration de la connectivité Internet. Nos prochains objectifs incluent l’expansion de notre réseau de fibre optique, le développement de services de cloud computing et la formation de talents locaux dans les technologies de l’information et de la communication. Nous visons à devenir un centre régional pour la technologie numérique et l’innovation.

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