Pourquoi enquiquiner sans cesse les agriculteurs ?

par Agrippa
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Dans le cadre de l’apprentissage de nos élites marchantes aux réalités de la France contemporaine qu’ils prétendent gouverner, intéressons-nous aujourd’hui aux questions agricoles.

S’il est une bien une loi écologique universellement reconnue, c’est que l’on récolte toujours ce que l’on sème. Et Dieu sait qu’en la matière, ce Président, plus encore que son prédécesseur n’a pas lésiné sur le semis.

Puisque 80% de son électricité a été, un temps, d’origine nucléaire, la France comptait parmi les meilleurs élèves de la planète en matière de production d’énergie décarbonée. Malheureusement pour notre bonne vieille Terre, ses défenseurs autoproclamés ne poursuivent pas tant la dépollution du monde qu’une idéologie punitive faisant de l’homme un parasite sur terre. Les lubies du Club de Rome dans les années 70 ont fait florès et retrouvé une nouvelle jeunesse, à l’aune des peurs millénaristes et les malthusiens verts de nous expliquer que l’avenir est à la décroissance, pour le bien des générations à venir.

Pour s’attirer les bonnes grâces des écologistes, notre jeune Président a amplifié un mouvement déjà bien amorcé par celui qu’il a poussé vers une sortie précipitée en 2017 : celle du bouc émissaire. Après avoir sacrifié la filière nucléaire (avant de rétropédaler pour cause d’invasion russe de l’Ukraine), il s’est attaché à faire de l’agriculture française « la plus vertueuse des agricultures planétaires », avec un résultat digne du Grand Bond en avant de Mao : une décroissance fulgurante.

D’un pays à la balance agricole excédentaire, les fous du bioland ont fait un importateur net. Notre Président a beau crier au réarmement militaire, industriel et démographique, notre souveraineté alimentaire n’est pas plus assurée que notre sécurité sanitaire.

En trente ans, le nombre d’exploitations agricoles a été divisé par trois. Aujourd’hui un poulet sur deux consommés dans l’hexagone est importé, tout comme la majorité de nos fruits et légumes. Si rien n’est fait pour enrayer le phénomène, en 2027, lorsqu’il s’agira de désigner un successeur à Emmanuel Macron, nous devrons importer du lait … Mamy Nova ne s’en remettra pas !

La grogne des agriculteurs est assez simple à comprendre. L’Europe est la région du monde qui impose le plus de normes à son agriculture, au nom de la planète. La France est le pays d’Europe qui ajoute le plus de normes à celles déjà surabondamment produites par Bruxelles. La conséquence combinée du green deal européen et de la folie normative française est donc, fort logiquement : un renchérissement considérable des coûts de production, avec son corollaire de hausse des importations ne respectant pas les mêmes normes, les faillites à la chaîne et leur cortège de drames humains. Un grand bravo aux Khmers verts !

Pour « calmer le jeu », toujours pour préserver la planète bien sûr, mettez en place une hausse de la fiscalité sur le Gazole Non Routier, un agribashing permanent et forcené de toute les activistes du climat d’ultra gauche et vous obtenez, assez logiquement, le blocage du pays par des agriculteurs qui n’en peuvent plus. Ils avaient pourtant commencé très gentiment à crier leur ras-le-bol en retournant les panneaux d’entrée de ville … action qui n’a pas soulevé le moindre sourcil présidentiel. Alors ils ont assez logiquement accéléré d’autant que toute l’Europe paysanne se soulève contre les normes imbéciles.

Ajoutez à cela l’indignité des Verts qui se scandalisent que l’on n’envoie pas les forces de l’ordre contre nos paysans, alors que l’on avait « déchaîné l’État policier contre les pacifistes de Sainte Soline » et vous obtenez la recette d’une bonne jacquerie, partie pour nous occuper jusqu’au retour du printemps.

Pas bien au-delà du le 20 mars cependant, car en dépit de tout ce que l’escrologie compte de spécialistes en biologie, il se trouve que ceux dont le métier est précisément de nous nourrir savent bien, eux, que s’ils ne s’y mettent pas quand la nature se réveille, il n’y aura pas grand-chose à récolter. Les agriculteurs retourneront donc assurément dans leurs champs et leurs étables, n’ayons aucun doute là-dessus.

Cependant, pour certains, la moisson risque d’être avancée au 9 juin, dans les urnes…

“AGRIPPA” est titulaire d’un troisième cycle en géopolitique de l’ENS. Il exerce depuis plus de trente ans des fonctions de direction au services des élus, ce qui en fait un observateur averti de la vie politique française et de la marche du monde.

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