La Tunisie et l’Algérie ont signé un accord historique pour le développement de leur interconnexion électrique, avec une extension prévue vers la Libye. Ce projet renforce leur coopération énergétique tout en ouvrant de nouvelles perspectives vers une intégration régionale dans le secteur de l’énergie.
Dans un contexte global où la transition énergétique est au cœur des priorités, les deux pays nord-africains renforcent ainsi leur collaboration avec cet accord stratégique. Leur objectif premier est de connecter leurs réseaux électriques respectifs pour une meilleure distribution de l’énergie entre les deux pays. L’Algérie est dotée d’importantes ressources énergétiques. Quant à la Tunisie, cette dernière est géographiquement positionnée et considérée comme un carrefour stratégique sur la méditerranée. Ainsi les deux pays et au travers de cet accord, s’engagent à maximiser et mutualiser l’utilisation de leurs infrastructures de production.
Mais plus après, ce pacte ne se limite pas à répondre aux besoins énergétiques actuels des deux pays. En effet, cet accord s’inscrit aussi dans une politique commune et à long terme de développement d’énergies renouvelables. Ainsi en facilitant l’échange d’électricité verte, cet accord permet aux deux pays de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique, redorant ainsi leurs images devant la communauté internationale, mais surtout en renforçant leur sécurité et indépendance énergétique.
Deux pays aux ambitions d’impacts économiques et stratégiques pour la région
Stratégiquement, les intérêts de cet accord dépassent largement les frontières des deux pays. Sur le plan économique, ce dernier vise une meilleure gestion des ressources énergétiques, limitant les pertes et optimisant ainsi les coûts de production. La Tunisie par exemple, pourra importer de l’énergie algérienne à des prix compétitifs durant les périodes de forte demande, tout en exportant son excédent à d’autres périodes.
D’un point de vue géopolitique, ce partenariat consolide les relations bilatérales entre les deux voisins et ouvre la voie à un positionnement régional élargi. Ainsi, une interconnexion régionale pourrait porter la zone en un centre énergétique clé reliant l’Europe et l’Afrique. Cet accord est également une opportunité d’attraction d’investissements étrangers, tant en devises qu’en termes technologiques, essentiels pour les économies des deux pays.
Un développement vers la Libye, un levier pour la stabilité régionale
La dimension régionale envisagée à terme de ce projet, avec une extension possible vers la Libye, marque en outre une stratégie diplomatique de poids plus à l’Est méditerranéen. En effet pour le gouvernement Libyen, ce partenariat est une opportunité de rebâtir ses réseaux énergétiques, fortement impactés par des années de conflit. Une telle interconnexion peut par ailleurs, non seulement stabiliser la région en renforçant sa sécurité énergétique, mais aussi se détacher de toute dépendance, occidentale notamment mais pas seulement.
Ce triumvirat pourrait également être l’annonciation d’autres initiatives communes dans le domaine de l’énergie ou d’autres secteurs essentiels tels que l’eau ou bien encore les réseaux câblés. Pour l’heure, en mutualisant leurs géostratégies sur cette rive de la méditerranée, l’Algérie, la Tunisie ainsi que la Libye, pourraient non seulement satisfaire leurs besoins intérieurs, mais aussi devenir des acteurs incontournables sur le marché énergétique mondial.