ONU : l’Assemblée générale approuve un budget de 3,72 milliards de dollars en 2025

par Olivier DELAGARDE
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L’Assemblée générale de l’ONU a présenté la partie principale de sa 79e session mardi 24  décembre dernier, en proposant un budget de 3,72 milliards de dollars pour les Nations Unies en 2025, et en adoptant un nouveau programme visant à soutenir les pays en développement sans littoral. Ce budget pour l’année qui s’ouvre est définitivement entériné.

Le budget ordinaire est approuvé pour 2025. D’un montant de 3,72 milliards de dollars, ce dernier se voit augmenter d’environ 1 million de dollars en suite de la proposition faite en octobre dernier par le Secrétaire général à la Cinquième Commission de l’Assemblée, chargée des questions administratives et budgétaires.

Ce budget comprend également des ajustements techniques en suite de l’adoption de plusieurs  résolutions et décisions prises par les organes intergouvernementaux de l’organisation, depuis la présentation de son projet. Ainsi le montant total des crédits budgétaires pour 2025, s’élève définitivement et précisément  à 3.717.379.600 dollars.

Pour mémoire, le budget ordinaire finance les programmes de l’ONU dans des domaines internationaux clés, notamment les affaires politiques, la justice et le droit, la coopération régionale pour le développement, les droits de l’homme et les affaires humanitaires, ainsi que l’information publique.

En outre, l’ONU dispose d’un budget distinct pour les opérations de maintien de la paix, dont le cycle fiscal s’étend du 1er juillet au 30 juin, tandis que le cycle du budget ordinaire s’aligne sur l’année civile.

Un nouveau programme d’action pour les pays en développement sans littoral

Distinctement, l’Assemblée générale a adopté le « Programme d’action en faveur des pays en développement sans littoral » pour la décennie 2024-2034, qui vise à relever les défis particuliers auxquels sont confrontées les nations qui n’ont pas d’accès direct à la haute mer.

Les pays en développement sans littoral (PDSL) sont effectivement confrontés à des obstacles considérables et spécifiques en matière de commerce et de développement, car ces derniers dépendent des pays de transit, ce qui entraîne des coûts commerciaux plus élevés, des retards et une compétitivité réduite sur les marchés mondiaux.

Ce programme d’action définit cinq priorités : promouvoir une croissance économique durable grâce à l’innovation et à la transformation structurelle, renforcer l’intégration commerciale régionale, améliorer la connectivité des transports, renforcer la résilience climatique et enfin garantir des stratégies de mise en œuvre efficaces.

Le nouveau cadre s’appuie sur le programme d’action de Vienne (2014-2024), ainsi que le programme d’action d’Almaty (2003), qui ont jeté les bases de la lutte contre les obstacles persistants auxquels sont confrontés les pays en développement sans littoral.

Une nouvelle convention contre la cybercriminalité, pour un monde numérique et physique plus sûr

Conscient que des milliards de personnes dans le monde devraient bénéficier d’une sécurité accrue en ligne mais également dans le monde physique, l’Assemblée générale des Nations Unies a également voté un traité juridiquement contraignant sur la cybercriminalité.

En effet et après cinq années de vives négociations, les 193 États membres des Nations Unies ont adopté par consensus, la Convention contre la cybercriminalité. Une première du genre à l’échelle internationale.

Un outil essentiel, mais aussi contraignant face aux menaces croissantes

Selon la Banque mondiale en 2023, plus de 67 % de la population mondiale a dorénavant accès  à l’internet. De la communication personnelle ou encore professionnelle, aux achats et les transactions en ligne, à la recherche avancée et à l’innovation, cette population des cinq continents s’appuie sur la connectivité et le web.

Toutefois et les cas se font sans cesse légion, cette hyper-connectivité expose également plus des deux tiers des utilisateurs mondiaux aux dangers de la cybercriminalité. Pour ceux qui se trouvent du mauvais côté de la fracture numérique, le manque de résilience accroît encore leur vulnérabilité une fois qu’ils sont en ligne.

Il serait un secret de polichinelle que d’expliquer une nouvelle fois que les cybercriminels exploitent les systèmes numériques en utilisant des logiciels malveillants, des rançongiciels et le piratage afin de détourner des fonds, des données et d’autres informations fort précieuses et encore une fois monnayables. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont également utilisées afin de faciliter le développement d’entreprises criminelles telles que le trafic de drogue, la contrebande d’armes, la traite des êtres humains, le blanchiment d’argent et la fraude, etc.

Plusieurs régions comme l’Asie du Sud-Est ont abondamment été décrites comme le « point zéro » d’opérations de cybercriminalité organisée, souvent très sophistiquées et coordonnées. Incontestablement, la menace s’intensifie sapant les économies, perturbant les infrastructures critiques et en conséquence érodant la confiance dans les systèmes numériques.

Jusqu’à présent, il n’existait aucune convention sur la cybercriminalité négociée à l’échelle internationale. Ce nouvel accord signé par l’ensemble des membres et les engageant du moins en théorie contre la cybercriminalité, porte l’ambition d’apporter des réponses plus rapides, mieux coordonnées et donc plus efficaces, associant le monde numérique et la vie réelle plus sûrs.

Une coopération permanente d’investigation et judiciaire

Selon l’ONU, les enquêtes criminelles transnationales, qu’elles naissent en ligne ou non, dépendent essentiellement d’éléments de preuves électroniques et par conséquent dématérialisées, ce qui pose de nombreux et nouveaux défis tant aux forces de l’ordre enquêtrices, qu’aux instructeurs judiciaires.

L’une des principales difficultés réside dans la nature décentralisée des données, des réseaux et de la multitude d’opérateurs, les preuves potentielles étant souvent disséminées entre plusieurs juridictions.

En outre, les éléments matériels électroniques caractérisant une infraction doivent souvent être accessibles rapidement afin d’éviter qu’elles ne soient altérées ou supprimées par la grande fluidité des processus, de stockage notamment.

Ainsi cette nouvelle préoccupation de NU au travers de cette convention, met l’accent sur les cadres d’accès et d’échanges des preuves électroniques et dématérialisées, et bien entendu visant à faciliter le cours des enquêtes et enfin, les poursuites judiciaires.

Aussi, les États membres et parties à cet accord, bénéficieront également d’un réseau fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, afin de stimuler la coopération internationale en matière d’enquêtes, puis aux poursuites internationales des juridictions nationales, aux saisies des produits criminels, enfin à l’entraide judiciaire et à l’extradition éventuelle d’individus mis en cause.

Protéger les enfants, une priorité accrue

Il ne fait plus mystère et de nombreuses affaires judiciaires l’ont largement révélées, que les plateformes en ligne telles que les réseaux sociaux, les applications de « chat » et les jeux, permettent un anonymat aux utilisateurs, que les prédateurs peuvent exploiter pour préparer, manipuler ou nuire aux plus jeunes.

Ainsi la Convention 2025 des Nations Unies, est le premier traité mondial à traiter spécifiquement des violences sexuelles commises à l’encontre des enfants, au moyen des technologies de l’information et de la communication (TIC).

En érigeant ces infractions pénales relevant dorénavant du droit international, la Convention dote les gouvernements d’outils plus puissants en vue de protéger les jeunes mineurs notamment, et bien entendu traduire les auteurs en justice.

Renforcer et encourager une meilleure réponse aux besoins des victimes

La cybercriminalité est l’un des fléau mondial du 21ème siècle. Pour l’assemblée des NU, une résolution prioritaire adossée à la Convention, vise à ce que chaque victime reçoive un soutien adéquat et essentiel.

Ainsi, la Convention encourage les États à procurer aux victimes et peu importe leur pays d’origine, l’accès à des services de rétablissement, d’indemnisation, de restitution et de retrait des contenus illicites.

Cette assistance et prise en charge devra être mise en œuvre conformément aux législations nationales de chaque pays membre.

Renforcer de la prévention

L’Assemblée générale des Nations Unies comme tous unanimement le savons : il ne suffit pas de réagir à la cybercriminalité qu’une fois qu’elle s’est produite et uniquement sur un mode répressif. Aussi et afin de prévenir la cybercriminalité, il est plus que nécessaire d’investir massivement dans des mesures proactives, ce que la Convention contre la cybercriminalité met fortement en avant.

Ainsi, elle invite les États membres et signataires à élaborer des stratégies nationales de prévention globales, y compris des formations spécifiques tant pour les acteurs du secteur public que privé, des programmes de réadaptation et de réinsertion des délinquants, et de renforcer encore une fois, le soutien aux victimes.

À travers ces mesures, la Convention vise à s’attaquer sans équivoque aux risques, à détecter puis gérer efficacement les menaces, favorisant ainsi un environnement numérique plus sûr pour tous.

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