Jusqu’à présent, le report d’un conseil des ministres ne répondait pas à une convenance personnelle (déplacement du Chef de l’Etat, circonstances particulières). Manifestement, l’ajournement de celui du 3 janvier n’entre pas dans cette catégorie.
Remaniement ? une semaine après l’annonce du report, toujours rien… Pourquoi tout ce temps si ce n’est pour manifester l’étendue du pouvoir personnel du Prince, maître des horloges ? Peu populaire auprès des Français, chahuté au seins de sa propre majorité (elle-même non majoritaire), Emmanuel Macron souhaite manifester, de manière éclatante, qu’il demeure le « grand chef ».
On ne compte plus les personnalités politiques qui expriment un choix plus ou moins ouvert, tel François Bayrou qui « ne souhaite pas interférer » mais écarte une candidature pour en privilégier une autre. Il n’est pas le seul, loin de là…
Cette agitation n’a qu’un effet : désacraliser, encore un peu plus, la fonction présidentielle en confondant autorité et caprice et en faisant du choix du chef du gouvernement, le simple résultat d’une lutte d’influence interne. Comment dans ces conditions la ou le Premier ministre pourrait avoir la moindre autorité ?
L’autre hypothèse qui sous-tendrait ce mauvais scenario serait l’incapacité du Président à faire un choix de conviction associé à une ligne politique claire. Et ce cas de figure serait encore plus inquiétant…