Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré ce mercredi que son pays avait rompu ses relations commerciales et diplomatiques avec Israël et qu’il soutiendrait la Palestine jusqu’au bout, selon l’agence de presse Anadolu.
Ces déclarations prononcés par le raïs d’Ankara, sont devenues officielles lors d’une conférence de presse à son retour d’Arabie Saoudite durant lequel ce dernier participait au sommet exceptionnel de l’Organisation de la coopération islamique et de la Ligue arabe.
Soulignant la nécessité d’annoncer un cessez-le-feu immédiat et sans conditions du conflit, puis l’urgence d’assurer une aide humanitaire continue et régulière aux personnes dans le besoin tant à Gaza qu’au sud Liban.
Maintenir la pression coûte que coûte
Tout en insistant sur le fait qu’Ankara s’efforçait de maintenir et accentuera une pression constante sur Israël, la Turquie agira dans le cadre du droit international.
Puis de rappeler que la Turquie occupait la première place en termes d’aide humanitaire envoyée aux Palestiniens dans la bande de Gaza.
Plus politiquement, le président turc a également insisté sur le fait que 52 pays et deux organisations internationales avaient apporté leur soutien à l’initiative lancée par la Turquie aux Nations Unies, afin d’empêcher l’approvisionnement de l’Etat Hébreu en armes ainsi qu’en munitions.
“Les restrictions commerciales et l’embargo contre Israël sont une autre forme de lutte, et il est important de mener une diplomatie active qui puisse encercler Israël dans tous les domaines afin d’augmenter la pression diplomatique sur elle.” A-t-il martelé, puis d’ajouter : “Nous traversons une grande épreuve pour l’humanité que nous pouvons surmonter si nous faisons partie de l’alliance humanitaire. Sinon, l’histoire jugera ceux qui soutiennent Israël et restent silencieux face à l’injustice.” Fermez le banc.
Au passage et plutôt à destination de ses opposants intérieurs, Recep Tayyip Erdogan a également démenti les rumeurs selon lesquelles la Turquie continuerait plus discrètement son commerce avec Tel-Aviv, tout en insistant sur le fait que ces allégations « visaient à affaiblir le gouvernement actuel en Turquie ».
Une rupture des relations commerciales
Le chef du Bosphore a également rappelé, sans aucune comparaison bien que cette fois il semble que le message soit à l’adresse de la communauté internationale, que la Turquie avait « apporté la réaction la plus forte au monde face aux injustices perpétrées par Israël et avait pris des mesures concrètes, notamment en suspendant toutes les transactions commerciales avec elle ». En effet, cette première rupture en mai dernier, avait marqué le début d’un bras de fer entre les deux Etats.
Puis à la manière du kalif, de maintenir fermement : “Nous avons rompu le commerce et les relations avec Israël et nous soutiendrons la Palestine jusqu’à la fin.” Soulignant en outre que “l’Alliance populaire” (coalition gouvernementale turque réunissant les partis de la justice et du développement et le mouvement nationaliste) était résolue à couper les relations avec Israël, et que la Turquie maintiendrait cette position dans les étapes à venir. Mais de quelles étapes à venir ? A cette question pourtant plus que sérieuse, réponse laconique : “Nous tiendrons pour responsables le tyran nommé Netanyahou et sa bande devant la loi pour leurs actions.”
Démenti catégorique par voie de communiqué officiel
Déjà et dès lundi, dans un communiqué émanant du Centre de lutte contre la désinformation, rattaché à la présidence turque des communications, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan précisait que toutes les allégations affirmant la poursuite du commerce entre la Turquie et Israël étaient fausses, indiquant qu’elle avait entièrement suspendu toutes ses exportations et importations avec l’Etat Hébreu depuis le 2 mai 2024.
