Dans la bande de Gaza, le cessez-le-feu est entré en vigueur ce dimanche 19 janvier, après 15 mois d’une guerre qui aura fait 47 000 victimes Gazaouis. Accord bien fragile, cet arrêt des combats est conditionné par la libération en plusieurs étapes d’une trentaine d’otages israéliens. Déjà dès dimanche, trois otages féminines ont retrouvé la liberté en échange de 150 prisonniers palestiniens détenus par l’armée israélienne. Parmi les autres mesures prévues dans l’accord, le retour chez eux des déplacés gazaouis, actuellement réfugiés dans le sud de l’enclave.
Dès le début de la guerre en octobre 2023, l’Etat Hébreu ordonne et oblige les habitants du nord de la bande de Gaza, à abandonner leur domicile. Plusieurs villes du nord de l’enclave sont alors quasiment désertées par leur population historique, déplacée de force plus au sud. Comme Youssef*, natif de Gaza-ville.
« Tout le monde est en train de se préparer pour retourner dans le nord. Personnellement, j’ai peur d’y aller et de découvrir les décombres de ma maison. Les endroits où j’ai des souvenirs à Gaza. Gaza est complètement détruite. Mais je vais aller voir. Bien sûr que je vais y aller », explique Youssef.
Toutefois, Youssef devra encore patienter sept jours après le début du cessez-le-feu, afin de s’engager sur le chemin du retour. C’est ce que prévoit l’accord entre le Hamas et Israël.
Tenter de se réapproprier les ruines
Amande Bazerolle est la coordinatrice des opérations d’urgence de Médecins sans frontières à Gaza. Dans le camp de déplacés d’al-Mawasi où elle travaille depuis deux mois, la majorité des familles envisagent un retour, même si leurs maisons ont été détruites.
« Replanter leur tente sur le territoire qui était le leur est très important pour eux », souligne Amande Bazerolle. « Quand on est originaire du nord, on est du nord, pas du sud. Ils veulent aller voir leurs terres, chercher les gens qu’ils ont perdus. Il y a des familles qui ont été séparées. Il faut retourner chez soi. Se réinstaller et reconstruire chez soi ».
Selon l’ONU, près de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés de force durant la guerre, soit presque la quasi-totalité des habitants de l’enclave.
