La plupart des personnes exécutées sont d’anciens officiers du gouvernement de Bachar el-Assad.
Des combattants affiliés au nouveau pouvoir islamiste en Syrie ont commis 35 exécutions sommaires lors des trois derniers jours, pour la plupart sur des officiers du régime de Bachar al-Assad, a affirmé une ONG ce dimanche 26 janvier. Le nouveau pouvoir syrien mis en place avec le renfort de rebelles islamistes et ayant renversé Bachar al-Assad le mois dernier, ont indiqué de leur côté avoir mené des arrestations en nombre dans la région de Homs (ouest) ces derniers jours, sans pour autant confirmer l’accusation d’exécutions.
L’agence de presse officielle syrienne Sana, a indiqué laconiquement que les autorités étaient intervenu vendredi à l’encontre d’un « groupe criminel ayant commis des crimes contre la population en se faisant passer pour des membres des services de sécurité ». Toutefois selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, « ces arrestations font suite à de graves crimes et exécutions sommaires qui ont coûté la vie à 35 personnes dans les dernières 72 heures ». La même ONG affirme que « des membres de minorités religieuses ont subi des humiliations ».
Des victimes civiles dans de nombreux villages de la région de Homs
La plupart des personnes exécutées sont d’anciens officiers du gouvernement de Bachar al-Assad, qui se sont présentés dans des centres mis en place par les nouvelles autorités, selon l’ONG basée à Londres et bénéficiant d’un réseau d’observateurs en Syrie. « Des dizaines de membres de groupes armés locaux sous le contrôle de la nouvelle coalition islamiste sunnite au pouvoir, qui avaient participé aux opérations de sécurité dans la région de Homs, ont été arrêtées », selon l’Observatoire.
Selon la même source, ces groupes ont mené à bien des représailles et réglé de vieux comptes avec des membres de la minorité alaouite à laquelle appartient le clan de Bachar al-Assad, profitant du chaos, de l’abondance d’armes et de leurs liens avec les nouvelles autorités. L’ONG a en outre relevé « des arrestations arbitraires en masse, des attaques contre des symboles religieux, la mutilation de cadavres, des exécutions sommaires et brutales de civils qui ont selon elle montré un niveau sans précédent de cruauté et de violence ».
Le Groupe civil pour la paix, une organisation de la société civile syrienne, a indiqué pour sa part dans un récent communiqué la véracité de l’existence de victimes civiles dans de nombreux villages de la région de Homs lors de la prise de pouvoir du nouveau régime de Damas. Ce groupe a également dénoncé notamment le meurtre d’hommes désarmés. Des membres de la minorité alaouite ont exprimé leur crainte de représailles pour les abus commis pendant des décennies par le clan Assad.
Rédigé avec l’AFP